par Bertrand Duhaime
Depuis quelque temps, beaucoup de personnes me ramènent à la théorie des «Flammes jumelles». Je ne sais pas qui dispense cet enseignement qui, pour une large part, ne sert qu’à faire dévier l’attention du But ultime de tout être en incarnation, soit la redécouverte de sa Réalité divine propre en tant qu’Être conçu à l’image et à la ressemblance de son Créateur, afin d’être pleinement.
Dans mon «Dictionnaire encyclopédique de la Spiritualité mondiale, j’ai déjà donné la définition traditionnelle de cette notion dans les mots qui suivent : «Ontologiquement, les Flammes jumelles réfèrent aux aspects polaires complémentaires d’Alpha et d’Oméga dans l’Être-Un. Mais, au plan individuel, la Flamme jumelle exprimerait un type de relation extrêmement rare entre deux âmes accordées, parce qu’elle supposerait un haut degré d’amour inconditionnel. Ce mode d’accompagnement se signalerait par l’absence de relations karmiques qui implique une grande harmonie mutuelle, la coopération spontanée. Dans ce contexte, on dit que, en présence de son complément, la Flamme jumelle aurait l’impression d’œuvrer avec une moitié de son âme.
Pour chacun, il n’existe qu’une relation de ce genre puisque la Flamme jumelle symbolise sa contrepartie, attirée par sa conscience d’être lui-même une globalité. Elle ne se produit uniquement chez un sujet qui n’a plus besoin d’une autre personne pour se sentir complet et qui ne cherche plus l’amour ailleurs qu’en lui-même. Ainsi, se sachant une source d’amour, il vit en parfaite harmonie avec sa son Essence et sa nature spirituelles. Autonome, indépendant, libre, il suit son idéal occupé à réaliser son propre destin. Dans la relation des Flammes jumelles, à l’arrivée de l’autre, le feu s’allume comme par enchantement. L’extase de vivre en sa présence devient une expérience régulière.
Dans la théorie des Flammes jumelles, leurs deux énergies combinées feraient ressortir, de part et d’autre, les qualités de chacun des êtres incarnés, s’amenant mutuellement à servir de modèle et de miroir d’une relation d’amour véritable pour les autres. L’équilibre intérieur des énergies magnétique et électrique n’aurait rien à voir avec le genre masculin ou féminin, d’où l’âme jumelle pourrait être du même sexe que le sien, ce qui n’implique pas forcément l’attirance sexuelle. Le sujet pourrait même avoir choisi un autre partenaire de vie sans que cela dérange cette relation ni qui que ce soit. Cette relation n’impliquerait pas davantage la parité d’âge. Mais, toujours disponible, jamais vraiment séparée de lui, elle l’aiderait à vivre un plus grand bonheur et à retrouver son Unité primordiale.»
N’empêche que, pour moi, ces notions récentes d’«âme-sœur» (pour l’homme) et d’«Esprit-frère» (pour la femme), ainsi que «Flammes jumelles», je n’y crois pas trop. En tout cas, je sais que ce n’est pas ce qui importe dans l’expansion de conscience d’un être incarné et ce n’est pas ce qui doit représenter l’intention première de sa quête spirituelle. Cela fait rêver ou rêvasser, comme la notion du Paradis, mais ne change rien dans l’immédiat d’un être en chair et en os. En effet, nul n’est la moitié ou la demi-portion d’un autre être incarné ni d’une entité subtile autre que l’Esprit de Vie, présent en lui sous la forme d’une Monade spirituelle ou d’un Atome divin.
Pour moi, l’«Être parfaitement compatible et complémentaire», parce que c’est de cela qu’il s’agit, c’est son Esprit ou Centre divin, avec qui doit se produire la première fusion. Tant qu’un être ne fusionne pas avec cette entité, qui représente son Individualité spirituelle, il ne peut que se sentir vide de lui-même et représenter une entité parasitaire pour ses semblables dans tous les genres de relation. Autant un être n’a pas accouché de lui-même pour être pleinement ce qu’il est, autant il ne peut former de couple stable s’il ne s’est pas épousé en lui-même.
Seul un être plein de lui-même, donc qui se reconnaît, parce qu’il le sait, un être entier, complet, total et parfait en lui-même, peut former un couple sain et offrir une relation équitable et égalitaire parce qu’il n’attend rien de l’autre, à part le partage et l’échange naturel de bons procédés pour enrichir mutuellement leur vie, dans une complète liberté, donc sans devoir rendre de comptes ou faire des concessions. Tout être qui passe son temps à chercher un être extérieur qui deviendrait sa planche de salut ne pourrait que le remplir artificiellement, jusqu’à son départ, amenant l’autre, à ce moment, à se retrouver dans son vide antérieur, amplifié du malaise de la séparation, perçu comme un abandon ou un rejet, en raison d’une circonstance ou d’une autre (mort, éloignement ou séparation). En fait, c’est sa partie subtile ou sa polarité inverse qu’il a dû laisser dans les plans subtils, au moment de son incarnation, pour garder un lien avec l’Absolu, qu’il cherche à travers sa quête de former un couple humain ou une association humaine.
Tant qu’un être n’aura pas recomposé son entité, il restera à la recherche de palliatifs ou de succédanés qui ne pourront que le décevoir, tôt ou tard. Pour le reste, on ne peut attirer à soi ce qui est à son image et à sa ressemblance. Pour attirer un Prince Charmant, il faut être de lignage spirituel royal, une Princesse accomplie.
En général, les gens qui se laissent séduire par cette théorie sont des êtres dépendants, remplis d’un sentiment congénital d’impuissance, et ceux qui les inventent, ne peuvent être que pires. Désolé de vous avoir peut-être déçu, mais je n’ai pas de temps à perdre avec ces notions qui ne font que fausser le Plan divin de la Création dans lequel chacun doit devenir son propre Sauveur, s’il s’est perdu dans les profondeurs de la matérialité et des relations mondaines, soit de la densité et la dualité produite par Maya, le Voile d’Illusion!
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